Vous nous présentez ce matin le nouvel album de la chanteuse de gospel Liz McComb, qui s’intitule "Brassland"…
Extrait de "I need you"
Il faut croire en la rédemption.
Quand on chante du Gospel, ça aide.
Il faut dire que le genre était tombé en désuétude depuis qu’un certain Ray Charles dans les années 60 le sortit des églises en dévoyant les paroles.
Liz Mac Comb, elle, est restée fidèle au texte toute sa vie. Alors forcément, c’est plus difficile.
Elle décide de s’installer à Paris en 1979, le Gospel y étant moins répandu qu’aux USA où l’on peut tomber sur une petite sœur d’Aretha dans la moindre paroisse de quartier.
Mais qu’est-ce-qui fait que le Gospel aujourd’hui renaît ?
Dans ce monde en quête de sens, est-ce parce-que l’extase musicale propose un raccourci plus efficace vers les instances supérieures ?
Que celui qui n’a jamais pleuré dans un Gospel me jette la première pierre.
Vous noterez au passage que les chanteuses de Gospel sont des Mamas alors que les chanteuses de jazz sont des Ladies, l’aristocratie semblant préférer le souffre à l’encens.
Extrait de "Labour in the vineyard"
Pour son revival, notre Mama s’est entourée de la fine fleur des solistes de la Nouvelle Orleans, dont l’inénarrable trompettiste Kermitt Ruffin, un des héros de Treme, la meilleure série télé du monde. Tout y est, l’histoire des Black Indians, du drame, du rire, du cœur, la plus belle musique de célébration qui soit, les guests prestigieux, d’Elvis Costello en passant par Fats Domino, Ron Carter ou Cassandra Wilson. Et bien sur, il est question de Basin Street, la mythique rue des clubs de jazz où il est si bon de se perdre.
Extrait de "Basin Street Blues"
Liz Mac Comb vient de la plus africaine des confréries religieuses, les Pentecôtistes, qui pratiquent l’art de la transe comme personne, le call and response, art des questions et des réponses en chant.
Moi perso, j’ai une dent contre les pentecôtistes, depuis qu’un certain lundi matin, il y a bien longtemps, alors que, jeune lycéen, je me décidai enfin à déclarer ma flamme à la plus belle fille du bahut, une princesse blonde aux yeux couleur de lagon. Celle ci me répondit : "Quel dommage, moi aussi j’étais amoureuse de toi mais hier ma sœur m’a emmenée dans une réunion de pentecôtistes et maintenant, j’ai Jésus dans mon cœur..."
Allez, encore un petit coup de Liz Mac Comb, on peut pas en vouloir à Jésus toute sa vie, il est temps de passer l’éponge…