JAZZ
HOT (avril 97)
La chanteuse-pianiste
Liz McComb s'impose aujourd'hui comme une artiste de premier plan
sur la scène du gospel en France. Ce dernier disque, le quatrième
sous son nom, confirme son talent, peut-être plus encore que les
précédents. En fait. Liz a toujours su nous enchanter
par son sens du lyrisme et son énergie tout à la fois, depuis son
premier disque au sein du groupe Psalms (EPM, 1986), aux côtés de
La Velle. Jerome Van Jones et Gregg Hunter. ou en duo avec
ce dernier pour son second disque, enregistré lors du concert Radio
France de Noël 1988 (Hart Globe/Esoldun, 1988). Liz McComb
a trouvé dans le gospel le langage le mieux adapté à sa personnalité,
qu'elle a forte d'ailleurs! Son jeu de piano, vigoureux et énergique,
en témoigne, tout comme son timbre de voix d’écorchée vive, grave
et éraillé. Alors que les trois albums précédents faisaient
appel à l'héritage afro-américain de la chanteuse, celui entendu
dimanche après dimanche dans les églises de son Cleveland natal,
cette nouvelle production renferme presque exclusivement des thèmes
composés par l'artiste elle-même. Et elle a du talent.
Manifestement, son art y gagne même en profondeur et en concision.
On a en effet parfois reproché à Liz de manquer de temps à autre
de retenue (sans doute la faute du “ Holy Spirit ” !), et de faire
durer un discours qui gagnerait à être moins dilué, phénomène qui
se ressent bien moins d'ailleurs lors des prestations scéniques
de Liz, mais se révèle assez vrai en disque, où la dimension du
visuel et la communion entre l'artiste et son public ne sont pas
là pour contrebalancer les quelques petites longueurs. Dans
le nouvel album, point de tout cela ; les thèmes composés par l'artiste
ont tous un intérêt manifeste, qu'ils aient une petite saveur des
west indies (“ Give Him Up ”) ou des relents africains,
réminiscences de Myriam Makeba (“ Chant de liberté ”). La
sensibilité et la grâce, jamais mièvres. se manifestent dans des
titres plus méditatifs comme “Time Is Now ” ou
“Prayin'”. Les textes sont souvent -généreux et le reflet
des préoccupations de la chanteuse, animée de l'espoir de voir fleurir
un jour des temps meilleurs. Trois standards du gospel, dont
le “ You Can't Hurry God ” de Dorothy Love Coates, viennent compléter
les neuf compositions originales. L'accompagnement musical
par Harold T. Johnson, Leroy Ball et Quentin Dennard est de tout
premier ordre, et la famille McComb est mise à contribution, avec
Frank (pianiste) et Charlina (vocal), chacun dans un titre.
Du gospel authentique, loin
des modernités synthétiques de nombre de productions américaines
contemporaines. Un grand album de Liz McComb, sans doute le
meilleur à ce jour. Fortement recommandé.
François-Xavier Moulé
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JAZZMAN
(N° 22, fév. 97)
Avec opiniâtreté,
conviction et sans chercher I’illusion facile, la chanteuse
et pianiste Liz McComb s'est affirmée depuis une bonne dizaine d'années
(en particulier en France) comme l'une des plus solides voix de
la musique religieuse afro-américaine. Sans coquetterie, sans
effets de manches, elle prolonge avec une rare intériorité et une
égale conscience la tradition des secular gospel singers des
Sister Rosetta Tharpe et autres Bessie Griffin, de celles qui n'hésitèrent
pas à faire sortir la “parole” de l'église pour aller la mouiller
dans des lieux où on ne l'attendait pas spécialement, ce qu'elle
fait sans les moindres compromission ni édulcoration.
Si la voix de Liz McComb,
légèrement embrumée et dotée d'un voile un peu métallisé, n'a peut-être
pas la brillance joyeuse de celle de Rosetta ou, au contraire, la
profondeur grave et renversante de celle de Bessie, elle n'en est
que plus touchante, plus proche, plus intime. Ce quatrième disque
sous son nom, enregistré en studio à Los Angeles, présente pour
l'essentiel des compositions écrites par la chanteuse, originales,
fortes, pleines de soul et animées d'un drive
puissant. Liz McComb, c'est la sensibilité à fleur de corps Jean Buzelin
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SOULBAG
(N° 145, hiv. 97)
Enfin! Le voici le disque
de Liz McComb que l'on attendait. Celui qui lui permet d'affirmer
pleinement ses dons d'interprète, de pianiste et de compositrice.
Les trois qui l'avait précédé avaient suffit à nous persuader de
ses possibilités, mais ça coinçait toujours quelque part.
Dans les conditions du direct, même en studio, sa nature entière
et passionnée avait tendance à l'emporter vers un paroxysme auquel
il était difficile d'adhérer de bout en bout. Ici la lave du volcan
n'est pas refroidie, elle est toujours incandescente, mais elle
est canalisée, 'disciplinée' par des accompagnateurs rompus à la
musique gospel. On s'en rend compte dès Give me up, à
l'arrangement percutant : l'orgue, la basse ronflante, le chœur
final encadrent le chant pour une efficacité maximum. Dans Time
is now, Liz, après une brillante introduction au piano, renoue
avec ses préoccupations éthiques. La grande tradition du gospel
est magnifiquement présente avec You can't hurry God, un
thème de Dorothy Love Coates, ou le traditionnel My rock.
Partout, la farouche détermination de Liz, sa rigueur musicale
et morale emportent l'adhésion, rehaussées ici ou là par des contrechants
de guitare (Give me patience, The rich man) oud'orgue, ou
le renfort de sa soeur Charlina (à l'unisson dans The voice of
the Lord). Les morceaux ont aussi le mérite de n'être
pas étirés au-delà du raisonnable, comme c'était trop souvent de
cas dans les disques antérieurs. On dépasse rarement les cinq
minutes, sauf dans le final Chant de liberté, aux accents
africains - un hommage à Nelson Mandela -, le seul titre qui, justement,
ne m'ait pas convaincu
Liz McComb signe
avec 'Time Is Now' un disque majeur, qui marque un tournant dans
sa carrière et devrait lui ouvrir les portes du grand public.
Il me semble même qu‘exploité en single, Give him up puisse
séduire les radios. Cela nous changerait des Oh happy day
par Florent Pagny ou Nicoletta.
Jacques Périn
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Ce disque est indispensable, par sa qualité, à l'amoureux de la voix, de son message, de ses révoltes, de son érotisme sacré.
La CROIX |
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Liz Mc Comb, nouvelle reine du gospel
Les amateurs s'arrachent son dernier album. l'Académie du jazz vient de lui décerner le prix Mahalia Jackson. En Décembre à Paris, elle a fait salle comble. On s'en doutait depuis un certain temps déjà, mais avec la parution de son dernier album, "Time is now", le doute n'est plus permis: Liz Mc Comb est une très grande dame du jazz et du gospel. Elle possède une de ces voix qui ont le pouvoir de bouleverser, de remuer l'auditeur jusqu'au tréfond et de l'amener jusqu'aux rives du sacré-... qu'il soit croyant ou pas! Oui ,telle est Liz Mc Comb, la nouvelle reine du gospel.
Le Provençal (Marseille) |
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