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Avec l'Orchestre National de Lyon

 


n° 125, 22 décembre 2008.

Vu le jeudi 18 décembre 2008
L'ONL qui invite Liz McComb à l'Auditorium de Lyon

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Pour les traditionnels concerts de fin d’année à l’auditorium (18,19 et 20 décembre) la direction de l’ONL avait choisi de nous présenter l’orchestre en grande formation avec en invité de choix la diva « soul jazz gospel » Liz McComb dans un répertoire minutieusement choisi et préparé.

Placé sous la direction du jeune chef d’orchestre Kristjan Järvi qui est aussi à l’aise dans le grand répertoire que dans les musiques plus contemporaines, l’ONL nous a présenté en première partie une œuvre du compositeur argentin Alberto Ginastera (Ballet Estancia) très influencée par le folklore de sa terre natale et une suite symphonique du compositeur mexicain Silvestre Revueltas (La noche de los Mayas) qui met particulièrement en avant un jeu subtil de percussions classiques et traditionnelles.

Après cette première partie dépaysante par ses rythmes d’Amerique latine, la voix splendide de Liz Mc Comb rejoint la grosse machine impeccable ONL pour un répertoire plus familier des jazzophiles. Cela commence par le classique et introspectif « Ol’Man River » (Jerome Kern) qui nous conduit directement sur les bords du Mississipi, il est suivi d’une composition gospel de Liz McComb « Let there be light » qui reste bien dans les émotions de la grande musique noire américaine. Retour au grand jazz avec une composition de Duke Ellington « Come Sunday » tiré de la suite « Black Brown & Beige » crée en 1943 et reprise en 1958 avec Mahalia Jackson ; la version que nous en donne ce soir l’ONL et Liz McComb restitue toutes les profondeurs et les ambitions que le Duke avait souhaité y mettre pour faire un parallèle avec l’histoire des Noirs Américains.

Le concert se poursuit avec de larges extraits de « Porgy & Bess » de George Gershwin ou l’on retrouve bien sûr les standards que sont « Summertime » et « It ain’t necessarily so » « I love you Porgy » mais ici avec orchestre symphonique et la voix envoûtante de Liz McComb l’œuvre prend une autre ampleur beaucoup plus proche de la dimension opéra que recherchait G. Gershwin.

Les rappels sont l’occasion d’un retour dans l’univers plus habituel de Liz McComb avec notamment les reprises de la balade « Silver & gold » et de l’hymne « Peacemakers » tiré du dernier projet de la chanteuse « Soul Peace and love ».

Pampa et malambo, mayas et percussions latines, Mississsipi et tonalité "blues", jazz et Broadway , ONL rutilant et grande voix noire gorgée de soul et de gospel, voilà un bel exemple d’ouverture, de diversité et d’universalité proposé dans un seul et même concert. Tout un symbole pour cette fin d’année et d’espoir pour la prochaine !

Gérard Brunel