Chez Liz McComb, il y a sans conteste un côté mère-poule. Non
seulement envers son orchestre mais aussi à l’égard de ce public sur
lequel elle ne cesse d’appeler la bénédiction du Seigneur. C’est peu
dire que ça marche : l’authenticité immédiatement palpable a
raison de toutes les hésitations. Comme elle n’est pas manchote,
qu’elle sait mettre le feu aux poudres et que près d’elle s’activent
trois choristes efficaces, le concert se présente bien. De fait,
notre chanteuse va égrener un beau répertoire, dont une partie du Soul Peace & Love qu’elle vient de publier. La prestation
va bon train et aurait pu s’arrêter là si Liz n’avait décidé
d’entamer une sorte de troisième concert alors que l’orage tonnait.
Avec Craig Adams, sa rythmique et les Voices of New Orleans, la rencontre devient un
hymne magnifique en l’honneur de la Nouvelle-Orléans meurtrie et
presque passée à la trappe. Un moment rare comme Vienne ou les
autres festivals parviennent de moins en moins à en créer. Tous sur
scène se partageant les micros pour redire leur foi et
l’indéfectible optimisme qui les anime. Mais aussi pour reparler de
la Nouvelle-Orléans : c’était à l’évidence le but de McComb,
faire parler Craig Adams de la si difficile reconstruction de cette
ville, berceau du jazz et de toutes les musiques qui en sont issues.
Alors que le concert était fini, que la pluie crépitait de plus
belle, le sublime gospelman raconta alors la reconstruction en
cours, le retour de ceux qui ont fui. C’est loin d’être fini mais le
public ne s’y est pas trompé.
En somme, ce concert conservera longtemps de multiples
saveurs : le violoncelle de Sedef Ecertin,
sorti d’on ne sait où et dialoguant avec la pianiste, Ces choristes
omniprésentes, d’une justesse impeccable, mais aussi et surtout Tony
Dorsey, venu créer avec Liz McComb dans un duo de bonne facture.
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