France
Antilles (13 avril 1999)
A l'Artchipel
Le gospel de Liz McComb a fait
des fidèles
Dans un véritable
triomphe, Basse-Terre a acclamé celle qui ne vit
que pour la musique et la religion. La prêtresse du gospel
aura envoûté la Scène nationale...
Après tout le bien que l'on a dit d'elle, on était pourtant
prévenu. C'est peut-être pour cette raison que la salle
Anacaona affichait complet. Peut-être aussi que les Basse-Terriens
sont des croyants accomplis... Liz McComb n'a en fait connu
aucune difficulté pour convertir ce public en une communauté
sacrée, entièrement vouée à la cause du gospel.
Devant son clavier, et dans sa robe luisante, elle était apparue
à la face des Basse-Terriens telle une déesse, avec probablement
Dieu à se côtés. Cette fille de pasteur qui a préféré
suivre la voie de Mahalia Jackson, alors qu'elle aurait
pu très bien se frayer un passage dans le star-system, à l'image
de Tina Turner, n'a pas failli, une fois de plus, à sa mission.
Pour l'y aider, on retrouvait Sam Kelly à la batterie, Harold
Johnson au clavier et Byron Moore à la basse.
Au fil des titres, la salle vibrait sous la voix et le style
de Liz McComb, Une beauté sonore que chacun a su apprécier à
sa juste valeur, dans une atmosphère émouvante.
Là, on avait affaire à une grande croyante, chantant en toute
simplicité l'histoire de son peuple, l'histoire d'une souffrance,
d'une liberté... Pour elle, il ne s'agissait pas de plaire,
mais de chanter pour mieux retrouver l'autre et se retrouver.
Il fallait voir en ses mots, en son style, aux notes de son
piano..., quelque chose d'émotif. de généreux, mais également
de troublant et de captivant- La générosité y était également,
à travers la force et la tendresse d'une voix qui n'admet guère
les compromissions. Le mariage de c¶ur entre la musique et la
religion aura fait des heureux à l'Artchipel...
Lucien
Ahonto, L'autre Afrique
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