France Antilles (25 Janvier 99)
LIZ McCOMB EBLOUISSANTE

Parfois mi-ange, jamais démon, assurément femme, Liz McComb, étincelante de mille feux a, de sa voix, su créer une atmosphère spirituelle dans l'univers musical du gospel jeudi soir à l'Atrium.
Elle a réussi à transporter le public dans son élan jusqu'à le fasciner. D'une voix implacable elle s'est imposée jusqu'à transcender les esprits. Liz McComb était en train de réaliser un véritable coup de force en édifiant de toutes pièces le chemin qui mène à Dieu. Un chemin parsemé de notes de musique " gospelisantes " où chacun a pu se laisser séduire par l'artiste.
Dans la salle ce fut premièrement le silence. Puis ce fut quelques notes de piano, venues rompre en douceur l'atmosphère avant que Liz McComb ne laisse éclater sa voix si douce et si violente, l'air de dire ou d'annoncer the " Time is Now ".
Musicienne d'instinct, Liz McComb est une improvisatrice née jonglant spontanément avec les accords et les syncopes.
L'artiste américaine a démontré qu'elle possédait assurément l'instinct du blues, la foi et une certaine science du jazz.

Et oui ! Liz McComb aime Dieu et elle le montre bien depuis le jour où elle s'est jurée de sortir le gospel de la pénombre des églises. Elle a choisi de rester fidèle à son rôle religieux plutôt que de devenir une " soul sister " ou une " pop star " comme Aretha Franklin ou Tina Turner qui ont d'ailleurs sensiblement le même timbre de voix..
Emportée par sa fougue, sa foi et son talent l'artiste a gratifié le public d'une heure et demi de spectacle supplémentaire par rapport à l'horaire initialement prévu.
Accompagnée par Isaiah Heyward à l'orgue, Germaine Stokes - dit jojo - à la batterie et Jay Golden à la guitare basse, Liz McComb a interprété entre autres " The time is now ", " Give him up ", " The rich man ", " Fire " ä

Un concert gospel de haute tenue et une artiste de grand talent, le public avait de quoi être satisfait jeudi soir d'autant que le spectacle a été plus long que prévu. Il ne reste plus à Liz Mc Comb que de conquérir son pays, les Etats Unis, comme elle l'a brillamment fait en Europe. En effet sa formidable présence  lui a valu d'assurer les premières parties de Ray Charles et de James Brown. Puis son nom s'est retrouvé en tête d'affiche des salles les plus prestigieuses telles que le Casino de Paris, le Thé’tre des Champs Elysées, l'Opéra de Lyon et plus récemment l'Olympia.

Elle a aimé la Martinique. Peut-être cet amour augure-t-il d'un éventuel retour. On se met doucement à espérerä
William MICHEL