Le Parisien
(10 décembre 1998)
Liz McComb
Le phénomène de gospel !
De
ces phénomènes qui vous emmènent sur les sentiers, non de p’les
tracés mais ceux bien marqués du gospel, Liz McComb en est certainement
un. De ces Noires américaines, filles de pasteur, voraces,
de la trempe de Mahalia Jackson, elle en est aussi. Tout simplement
parce qu'elle a, depuis le berceau, fréquenté l'église, respiré
à pleins poumons les ambiances qui s'y rattachent. Parce que
le mariage de c¶ur entre la musique et la religion, elle y a
succombé, tout naturellement et sans souffrance. Comme La Velle,
une autre fÔlle du blues, que Paris accueillit il y a plus de
quinze ans et avec qui elle a travaillé.
Même si la France leur a donné une place que l'Amérique refuse
souvent à ses artistes en fleurs, il a fallu survivre. Les cabarets,
un spectacle à Londres " Roots of rock'n roll " (les
racines du rock), les premières parties des Ray Charles et James
Brown, les spectacles où le public ne se déplace pas que pour
vous, Liz McComb a commencé par là. Pour tenir la scène toute
seule, il a fallu donner beaucoup plus, le meilleur. Alors
elle s'est remise au piano, a façonné des morceaux à sa taille,
au milieu de reprises soul et funky. Son blues frénétique et
marquant, elle en a fait un point d'orgue, en y mêlant une facette
de comédienne pour la force du chant. Car la McComb chante comme
on prie, vibre avec la salle. En ces périodes de mode du chant
d'église, l'émotion se fait rare. Chez elle, pas d'imitation,
uniquement de l' authentique. Depuis plus de cinq ans, festivals
et grandes salles la réclament. Un bon nombre d'albums
sous le bras, dont " Le meilleur de Liz McComb ",
dernier en date, et la revoilà dans la mythique salle de l'Olympia.
En général, son premier concert étant complet, Liz rempile.
C'est chose faite !
Nina BIENVENU
|