Liz McComb est considérée
comme l’une des meilleures ambassadrices de la culture
afro-américaine. Au fil de ses disques, la chanteuse a contribué à
populariser le Gospel en Europe. Son huitième album, enregistré à
Paris, devrait permettre aux non initiés de parfaire leur culture
musicale. Accompagnée d’excellents musiciens, l’artiste reprend des
chants chrétiens, comme « Sweet Little Jesus Boy », un
cantique de Noël, et « The Lord’s Prayer » (« Notre
Père » que Jésus dicta à ses disciples, d’après l’Evangile),
ainsi que des « spirituals traditionnels », dont
« Jesus Lay Your Head in the Window » qui inspira à George
Gerschwin la célèbre chanson « Summertime ». La musicienne
interprète également le morceau « Peace in the Valley »,
le gospel song repris par Johnny Cash puis Elvis Presley. Elle
s’approprie également des morceaux auxquels l’on ne s’attend pas.
Dans la lignée de ses derniers albums, elle chante l’amour et la
paix avec des musiques « profanes » comme « Joyful of
Joy » (l’Ode à la Joie), la finale de la 9ème symphonie de
Beethoven. Et pour clore l’album, elle reprend avec brio
« l’hymne à l’amour » d’Edith Piaf.
Déjà, avec le titre de son album, Liz McComb nous fait
remonter aux origines du Gospel : « The Sacred
Concert » fait référence aux « concerts sacrés » qui
avaient lieu dans les églises avant l’apparition des concerts
payants. Le genre commence à se développer aux Etats-Unis au 18ème
siècle. Il s’agit d’une musique religieuse créée par les
Africains-Américains, alors qu’en Europe les « concerts
sacrés » donnés en Allemagne connaissent leur apogée. La
musique des églises noires se diffuse dans la clandestinité jusqu’à
la guerre de sécession qui s’achève en 1865. Elle exprime, à travers
des prières, des messages de résistance à l’esclavage. Les chants
sont rarement écrits, mais plutôt transmis à l’oral.
Le Gospel en héritage
Liz McComb est, grâce à sa famille, une héritière de
ce patrimoine : née à Cleveland, dans l’Ohio, d’un père qui
chante le blues et d’une mère qui est l’une des rares femmes
devenues pasteurs de l’Eglise Pentecôtiste, elle fait ses débuts à
la chorale. Elle apprend donc la musique avec « le chant de
Dieu », comme l’avaient fait avant elle les célèbres Ray
Charles, Aretha Franklin, Otis Redding ou encore Michael Jackson.
Dans les années 80, elle voyage en Europe où elle enregistre son
premier album et se produit dans les salles les plus
prestigieuses.
Avec un répertoire éclectique, Liz McComb est devenue
une figure incontournable de la Soul et du Gospel. Son dernier album
devrait la conforter à cette place. Et pour ceux qui veulent vivre
l’émotion du Gospel en live, Liz McComb se produira les 11 et 12
juin, à l’Eglise Saint Sulpice de Paris.
Liz McComb, The Sacred Concert, GVE
/ Naïve, 2009.