A ce moment-là, des projecteurs promènent un halo gris sur
l'artiste. Mais la mise en scène aurait pu se passer, sans doute, d'un tel
artifice, face aux éblouissants vitraux de la cathédrale. Ils sont tellement
lumineux qu'ils ne méritent vraiment pas d'être cachés par un voile disgracieux.
Dans le registre des réserves, il faut aussi remarquer qu'au fond de l'édifice,
il y a eu du son mais pas beaucoup d'image. L'installation d'écrans aurait
permis pourtant à l'assistance de goûter au récital avec les yeux. Car le visage
de Liz est plein d'expressions. Elle vit pleinement son répertoire jamais
engoncé mais plein d'une fantaisie maîtrisée. Plusieurs chansons sont puisées
dans son dernier disque « The Sacred Concert ». « Sweet Little Jésus Boy » est
ainsi un cantique de Noël nimbé de piano. Liz Mac Comb ne s'en cache pas. Elle
croit en Dieu mais ne verse jamais dans le catéchisme. C'est la reine du négro
spiritual dans le plein sens du terme. Mais la chanteuse élargit aussi son
répertoire.
Des vagues d'applaudissements saluent « l'Hymne à l'amour »
immortalisé par Edith Piaf. Liz Mac Comb l'interprète en français. Tout le monde
se lève pour saluer sa performance. La Lionne a dompté son public.
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