LIZ McCOMB : MERRY CHRISTMAS À SAINT SULPICE !
Noël rime avec Gospel : depuis deux siècles, dès les temps obscurs de l’esclavage, les chants de Noël («christmas carols» en anglais) ont été les plus joyeux du répertoire afro-américain.
Aujourd’hui, dans le monde entier, c’est lors des fêtes de fin d’année que les negro spirituals sont le plus chantés, écoutés, achetés... Alors l’album de Noël est hélas devenu un poncif
pour une ribambelle d’artistes qui n’ont rien de «spirituel» : un simple plan marketing, exploitant cette fête devenue pour les marchands du temple la plus lucrative de l’année...
Rien de tel pour la mystique Liz McComb. Avec elle, Noël redevient une fête enchantée : plus que celle des enfants, celle de l’enfant qu’elle réveille en chacun de nous.
DE BETHLEEM A SAINT-SULPICE
Sobrement titré « Merry Christmas » (« Joyeux Noël »), le nouvel album de Liz est le plus intime de tous : réalisation d’un rêve cher à son cœur, et d’un vœu de sa mère adorée,
la charismatique Fannie McComb (1920 – 2012) qui fut pasteur et preacher de leur église de Cleveland. Le 24 décembre 1999, elles étaient ensemble à Bethléem, où Liz
avait été choisie par l’Unesco et l’Autorité Palestinienne pour représenter les USA pour l’historique concert du dernier Noël du IIème Millénaire, devant la « crèche » où les Evangiles
situent la naissance de Jésus. C’est dans la majestueuse Eglise Saint-Sulpice, sous les romantiques fresques récemment restaurées d’Eugène Delacroix, que Liz va dévoiler au public
parisien les treize chants de Noël de son treizième opus : un répertoire jubilatoire et éclectique, où d’antiques spirituals côtoient des gospel songs modernes mais aussi quelques cantiques
du folklore anglais, autrichien, portoricain, provençal ou tchèque. D’une voix enjouée, céleste et sereine, Liz se balade entre les siècles et les styles avec une aisance confondante, une allégresse mutine et une délicatesse enfantine. Un Joyeux Noël universel, donc, à l’image de celle que la « Gospel Music Encyclopedia » désigne justement comme la pionnière du « world gospel ».
Gérald Arnaud
LE NOEL UNIVERSEL DE LIZ McCOMB
«Les plus beaux souvenirs se gravent dans l’esprit / plus fort que dans le marbre » William Shakespeare. Tel fut le cas du Noël de Liz McComb à Bethléem, en décembre 1999. Comme on dit fièrement à propos de tout évènement un peu historique : « j’y étais ! »...
C’était en Palestine, un processus de paix précaire régnait provisoirement entre deux « guerres des pierres », la situation était calme, et les Chrétiens (15% des Palestiniens) étaient ravis
de rappeler leur existence à la veille de Noël...
Dans quelques jours on allait changer de siècle, et même de millénaire. Les gazettes du monde entier ne parlaient que de ça. Mais qu’est-ce qu’un siècle, un millénaire ? D’après le calendrier chrétien, que la globalisation à l’occidentale a imposé à tous les Terriens, en réglant l’instant zéro des montres et des ordinateurs, le temps est calculé partout à partir de la date de naissance officielle, bien qu’approximative, d’un certain Jésus à Bethléem, Palestine.
Le Pape Jean-Paul II et les patriarches des autres églises s’étaient entendus pour faire de l’An 2000, enjeu de toutes les craintes et de tous les espoirs, l’année d’un « Jubilé » de joie et de paix, ponctué de fêtes solennelles. La première était ce dernier Noël du II° millénaire, dans la cité natale de Jésus Christ. Avec un soutien massif de l’Unesco, Bethléem avait été pour
l’occasion restauré et embelli, nettoyé de tous les stigmates de la guerre et de l’occupation. Ce 24 décembre 1999, juste avant la messe de minuit en présence du Président Arafat et de dignitaires de toutes les religions, avait lieu un grand concert international au pied de la Basilique de la Nativité, sur la Place de la Mangeoire. Pour y représenter les Etats-Unis, on avait symboliquement choisi une femme, humble parmi les humbles, une Africaine-Américaine, descendante d’esclaves du Mississippi. C’est ainsi que Liz McComb venait de débarquer en Terre Sainte, accompagnée de deux de ses sœurs – ses choristes favorites – et de leur mère la Révérende Fannie McComb, énergique pasteur et éloquente « preacher » de leur petite église pentecôtiste de Cleveland (Ohio). Pour ces quatre femmes très ferventes, ce fut avant tout un pèlerinage inoubliable.
Le bref mais saisissant récital de Liz, au pied d’un gigantesque arbre de Noël, fut la révélation de la soirée pour une foule cosmopolite et enthousiaste. Dans sa conférence de presse au Centre culturel, la chanteuse parlait du « plus beau Noël de sa vie », et de l’importance que cette fête a toujours eu pour elle. Noël n’est pas qu’une commémoration de la naissance de Jésus. Dans l’Empire romain, dont faisait partie la Palestine à cette époque, le 25 décembre était déjà la fête du solstice d’hiver, de la renaissance éternelle de la Nature. Nommée « Sol invictus », elle était vouée à Apollon, dieu de la beauté, du chant, de la musique et de la poésie.
Ce n’est qu’au quatrième siècle de l’ère chrétienne que cette fête « païenne » a été supplantée par Noël (du latin « natalis » = « de naissance »). L’anglais « nativity »
et l’espagnol « navidad » viennent quant à eux du bas-romain « nativitas », désignant en même temps la naissance du bébé lambda et l’anniversaire de celle de Jésus.
Une « Nativité », c’est aussi le thème le plus populaire de l’art chrétien, et bien au-delà, la source d’innombrables chefs d’œuvre des peintres et sculpteurs, de l’art byzantin ou roman à Picasso en passant par Léonard de Vinci : la « madonna col bambino », le plus souvent Marie et Jésus, la mère avec son bébé dans les bras ou sur ses genoux, les yeux embués d’amour l’un pour l’autre.
En ce Noël 1999 à Bethléem, j’ai fugitivement et impudiquement capté, en vrai, le mystère de ce regard réciproque, entre deux adultes : c’était la première fois que je voyais Liz McComb avec sa maman. Il faut dire que Fannie McComb était ce qu’on appelle un tempérament, une personnalité hors du commun. Dans sa génération, dans la communauté africaine-américaine, rares sont encore les femmes qui accèdent au statut de « pasteur ». Dans une société fondée sur une liberté concurrentielle impitoyable dans tous les domaines, il faut d’abord pour cela s’imposer face au pouvoir traditionnel des mecs.
Fannie McComb (qui a quitté ce monde en 2012) avait l’atout primordial : un talent oratoire exceptionnel, un verbe incarné, incandescent qui lui survivra dans les mémoires, notamment grâce à de belles vidéos filmées par la chaîne Arte. Orpheline très tôt de son père, un ouvrier, Liz, la sixième des sept enfants de Fannie, a vécu avec elle une relation manifestement
fusionnelle. Telles qu’on pouvait les observer dans ce quotidien exceptionnel du Noël à Bethléem, Fannie et Liz étaient bien plus que mère et fille : amies intimes, mais aussi comme enseignante et disciple.
Il fallait voir Liz aidant Fannie, déjà octogénaire, à gravir les ruelles escarpées de Jérusalem et de Bethléem, à franchir la « Porte de l’humilité » qui oblige à se courber quitte à se casser les reins tous les pauvres pécheurs au seuil de la Basilique de la Nativité, en guise de pénitence... C’est à ce moment, assurément, qu’est née l’idée de cet album dans l’esprit de Liz McComb. Sa maman, émerveillée par ce pèlerinage en Palestine, ne cessait de lui suggérer d’enregistrer un disque de chants de Noël. Liz était un peu réticente, car chez les chanteurs et chanteuses de Gospel, c’est un peu une manie, un passage obligé.
Après le décès de sa mère, c’est devenu un devoir, et c’est bien sûr à Fannie McComb qu’est dédié cet album de Noël à nul autre pareil : l’hommage d’une femme à sa mère, en souvenir de tous les Noëls que Liz a fêtés avec elle depuis son enfance, et avant tout ce Noël un peu miraculeux, le deux-millième Noël de Bethléem ! La Palestine n’était pourtant qu’une étape, certes décisive dans le destin voyageur de Liz McComb, de cette muse d’un gospel universel, quoique profondément enraciné dans le terroir et l’histoire tragique puis tourmentée de la culture africaine-américaine.
Depuis sa première tournée européenne (« Roots of Rock’n’Roll ») avec les Jean Austin Singers, Liz a toujours vécu dans une perpétuelle tension entre son berceau familial et religieux de Cleveland, et son ouverture au monde entier, absolument exceptionnelle dans le monde plutôt confiné « américano-américain » du Gospel. Au point que Bill Carpenter, dans son fameux ouvrage «Gospel Music Encyclopedia », a inventé pour qualifier l’art de Liz McComb le néologisme «world gospel »...
Liz McComb a eu l’intelligence de baser ses activités artistiques à Paris, capitale incontestée des musiques du monde, et elle est sans doute la seule chanteuse afro-américaine à être devenue plus célèbre ailleurs qu’aux Etats-Unis : depuis trente ans elle a chanté presque partout en Europe, en Afrique, en Orient, dans la Caraïbe... Elle s’est ainsi imprégnée d’une extraordinaire diversité de styles musicaux, tout en restant en permanence connectée avec les racines les plus profondes du Gospel, du Blues, du Jazz, et surtout de la « Soul », le mot idéal pour désigner la musique afro-américaine en général.
«MERRY CHRISTMAS»
Noël, c’est la plus joyeuse (« merry ») de toutes les fêtes, et cet album est dès la première note le plus joyeux, le plus allègre qu’a jamais enregistré Liz McComb. Il débute par
« When Was Jesus Born », un de ces formidables et fondamentaux « spirituals » datant du début du XIX° siècle, avant l’abolition de l’esclavage.
Liz est sans doute l’une des rares interprètes de ce répertoire précieux qu’elle chante sans larmoyer, en retrouvant au contraire la joie de chanter vitale pour ses ancêtres, et en s’accompagnant comme eux du simple tambourin qu’elle aime tant utiliser dans ses concerts. « A Christmas Song » est une merveilleuse mélodie, avec une histoire exceptionnelle : en effet il a été composé en 1944, lors du Noël qui annonçait la fin de la Seconde Guerre Mondiale, par un grand chanteur de jazz « blanc », Mel Tormé, avant de devenir un
énorme tube grâce au génial chanteur-pianiste « noir » Nat King Cole...
Festif, mais pas que, « We Wish You a Merry Christmas » est une chanson traditionnelle anglaise du XIX° siècle, que les enfants pauvres de Londres chantaient dans la rue le soir de Noël pour réclamer un morceau de pudding ! Liz l’interprète sur un ton sarcastique, en un duo très swinguant avec son éternel complice, le formidable organiste Harold Johnson.
« Joy to the World » est quant à lui un modèle de longévité du chant de Noël américain : paroles écrites par le poète anglais Isaac Watts en 1719, musique composée 120 ans plus tard par Lowell Mason, un fameux compositeur religieux du Massachusetts...
« Oh Holy Night » n’est autre que la traduction du célèbre « Minuit Chrétiens », sans doute le plus populaire des chants de Noël français, composé par Adolphe Adam en 1847 sur des vers de l’obscur poète amateur et marchand de vin Placide Capeau. Liz l’interprète avec un lyrisme digne des plus grands chanteurs de lieder...
« Do You Hear What I Hear » est emblématique de la renaissance du chant de Noël (« christmas carol » en anglais) à l’ère du show business. Figurant parmi les tubes du genre, il est l’œuvre d’un couple atypique : celui d’un Alsacien (Léon Schilenger) et d’une Américaine (Gloria Shayne) qui écrivirent cette chanson pour la paix en pleine guerre froide, au moment de la « crise des missiles de Cuba » en 1962...
Avec « Walk in the Light », Liz McComb rend un hommage émouvant à sa géniale grande sœur Aretha Franklin, qui comme elle fille de « preacher » a grandi au chœur du Gospel.
Loin de se limiter à l’imitation, elle chante comme on cheminerait en titubant dans un tunnel, vers la lumière. Composé en 1970 par le prolifique chanteur-guitariste porto-ricain
José Feliciano, « Feliz Navidad » est devenu le plus populaire des chants de noël en espagnol. Liz se l’approprie avec un accent «sabroso », et un plaisir communicatif...
« Oh What a Pretty Little Baby », un « christmas carol » du célèbre pasteur pentecôtiste de Brooklyn Timothy Wright, nous ramène à Bethléem, à cette « mangeoire » dans laquelle Marie aurait déposé Jésus à sa naissance.
De même pour « Chidren Go Where I Send Thee » connu aussi sous le titre « Born in Bethlehem », qui nous renvoie aux origines du negro spiritual traditionnel, au temps de l’esclavage, même si ce chant de Noël a connu une renaissance au XX° siècle grâce (entre autres) à Mahalia Jackson, Odetta, Nina Simone ou Clara Ward...
Plus exotique, « Little Drummer Boy » («l’enfant au tambour ») est un chant de Noël du folklore tchèque qui a eu un surprenant succès en France dans les années 1960, au point d’y devenir l’un des tubes de la chanteuse crétoise Nana Mouskouri. Liz en ravive les couleurs en un duo magnifique avec l’un de ses complices préférés, le tambourinaire de gwoka guadeloupéen Philippe Makaia.
L’album se conclut par deux des plus célèbres classiques du chant de Noël européen. « Stille Nacht » (« Silent Night ») fut composé par des religieux de Salzbourg (Autriche) quelques années après la mort de Mozart.
L’interprétation sublime de Liz McComb, avec le délicat pianiste Cyril Duflot Verez, démontre à quel point est ténue la distinction entre le romantisme européen et le lyrisme afro-américain.
« Il est né le divin enfant » : avec son délicieux accent de l’Ohio, Liz rafraichit à sa façon ce chant lorrain du XIX° siècle, qui a fait le tour du monde dans toutes les langues.
On se dit en écoutant cet album que ce « divin enfant » est en chacun de nous, qu’au-delà de l’histoire de Jésus, que l’on y croie ou pas, un chant de Noël est avant tout une façon magique de ressusciter ce qu’il reste de l’enfance dans notre cœur, et qui s’est éteint ou dissipé dans le monde cruel des adultes.
Gérald Arnaud
LE MERRY CHRISTMAS CONCERT DE LIZ McCOMB
Vu & entendu par Pascal et Florence ANQUETIL
Liz McComb présente en première mondiale à Saint Sulpice son Merry Christmas Album à l’Eglise Saint –Sulpice, Paris 6ème, les 8 & 9 cécembre 2017 Elle propose un répertoire de chants de Noël et Dieu sait si elle apparaît aujourd’hui comme la pianiste et chanteuse la plus évidente et indiscutable pour mener à bien ce projet longuement mûri et pour réussir cet exercice de célébration de l’esprit de Noël et du mystère de la nativité Avec la Soul Lady on est bien loin de l’esprit mercantile qui pollue le concept même du « Christmas Album ». Depuis plus de 60 ans, après le succès phénoménal de Bing Crosby et son White Christmas, nombreux sont les chanteurs à avoir un jour sacrifié à la tradition anglo-saxonne de l’album de Noël avec tout son cortège de chansons religieuses et de ritournelles païennes. La liste est longue, de Frank Sinatra à Elvis Presley, d’Ella Fitzgerald à Diana Krall, de Bruce Springsteen à Bob Dylan, enfin, plus surprenant encore, de James Brown à Snoop Dogg ou Garou ! On l’aura compris, avec toute cette opération habilement ritualisée de « Christmas Album », « la magie de Noël » (pour reprendre le titre d’un disque de Nat King Cole) s’apparente un peu trop souvent à une affaire financière, une machine à récolter des billets verts pour l’hiver !!!
Avec Liz McComb, l’esprit qui l’anime pour ce projet de concerts est tout différent. On devrait même s’étonner qu’elle n’ait pas encore réalisé son « Christmas Album» bien auparavant. Avec elle, point de calcul commercial ni plan marketing. Plutôt ce désir inspiré et souvent exprimé d’aller à la rencontre d’un plus large public. Cette tournée dans des lieux consacrés est pour elle l’occasion de partager des émotions, des élans, se relier à son public grâce à son incroyable charisme.
Dans ces cathédrales qui vont l’accueillir c’est l’ég-Liz, l’aigle Liz qui va fondre sur nos cœurs comme un doux rapace, capable, le temps d’un concert, d’emporter d’un éclat de voix poignant toute résistance ou doute autour du mystère, du sacré, de la Foi...
C’est voca-Liz dont la voix, le timbre, la diction parfaite, intelligible et intelligente, vont livrer à nos oreilles des chants de Noël qui retrouvent leur sens premier et véritable nature.
C’est symbo-Liz qui concilie avec bonheur Jazz et Gospel, citant volontiers l’expression consacrée : « Les uns disent Jesus, quand les autres chantent Baby ». Assurément, fêter avec Liz la naissance d’un baby prénommé Jésus ne pouvait concilier plus admirablement ce répertoire.
Spiritual-Liz, car cette femme respire plus fort, plus haut que le commun des mortels. Lorsqu’elle décide de chanter Noël, c’est pour lui rendre son décor initial et brut, celui de la naissance dans une étable d’un innocent nouveau-né au destin si particulier. Plus les années passent et plus nous constatons le triomphe tapageur et vulgaire des marchands du temple, la frénésie d’achats quand notre générosité devrait aller vers les plus nécessiteux. Liz nous rappelle que fêter Noël, c’est célébrer un événement dont la simplicité baigne tout autant dans la noblesse que dans le merveilleux.
Avec Liz McComb, on retrouve la limpide étymologique du mot Nöel qui se dit en d'autres langues, Natale, Nativity ou Natividad, et qui exprime bien cette idée de "reset" ou de "re-born", en un mot de « Renaissance ». Son chant pur, sa distinction, son élégance naturelle, sa force de conviction suffisent dès son apparition à capter l’auditoire. Avant d’entrer en scène, elle rassemble ses musiciens, connaissances et amis, leur demande de joindre leurs mains en un cercle chaleureux et prononce alors de belles et sincères paroles d’espoir et d’amitié.
Il se passe toujours quelque chose de « spécial » lors d’un concert de Liz McComb
Dans ces hauts lieux de pierre et de vitraux où le sacré nous rappelle notre part spirituelle, laissons venir à nous le sens de la fête et du partage. C’est l’objet même de ces « Christmas Concerts ». Nul ne peut en connaitre le contenu, puisqu'en parfaite improvisatrice, medium en ligne directe avec le ciel, Liz McComb n'offre jamais le même concert à son auditoire, mais s’offre à lui avec toujours la même générosité, intensité et vérité d’inspiration qui sont sa griffe.
Pascal et Florence ANQUETIL
LIZ McCOMB MERRY CHRISTMAS!
On Merry Christmas (GVE), the first holiday album by the legendary vocalist-pianist, Liz McComb, we are invited into Madame McComb’s Cleveland, Ohio living room for a warm and
intimate seasonal sing-along, although, the whole thing was actually recorded in France.
As the thirteen-track Merry Christmas! collection opens, we picture McComb sitting at a generations-old, upright piano while belting out requests from the family and friends who have
gathered around her. There’s the scent of candied yams and hot rolls emanating from the kitchen. The party kicks off with a bouncy, Maple Leaf Rag-flavored piano arrangement of “When
Was Jesus Born,” a song closely associated with Odetta, complete with tambourine, handclaps and McComb’s ferocious call and response vocals while also accompanying herself on the
tight background vocals.
Yuletide standards such as “Do You Hear What I Hear” and “We Wish You A Merry Christmas” get brief but peppy work-outs while McComb stretches out and gives a Sunday morning Baptist church reading to “Silent Night,” “Walk in the Light” and “Oh What A Pretty Little Baby,” a wonderful selection from Langston Hughes’ 1961 “Black Nativity” stage musical.
Over a lightly-classical, acoustic piano arrangement, McComb delivers “Oh, Holy Night” with a breathy, intimate understanding. “I had to sing that song every year for my mother,” she remembers. “She loved that song so much that it wouldn’t be Christmas without it.”
Then, for a twist, McComb, steps away from her beloved piano and allows the acoustic guitar strumming of Jean Wellers to provide the backdrop for a handful of songs. It starts with a tender cover of “The Christmas Song” which was written by the Velvet Fog, Mel Torme; but popularized most famously by Nat King Cole. “I’m a music lover,” McComb adds. “People think I only know about traditional gospel music but I’m very well versed in all kinds of music and I grew up listening to Jazz. I loved Mel Torme and his music.”
Another chanson featuring guitar is the joyous, Appalachian - Pentecostal mashup of “Joy to the World” which yodels a festive rhythm that would make the meanest grinch smile. There’s also the hearty cover of Jose Felciano’s 1970 gem, “Feliz Navidad” which concludes with some fervent and raspy well wishes from McComb.
As usual, McComb is an excellent bandleader and has assembled a closely-knit ensemble that features Harold Johnson on organ, Jean Wellers on guitar and contrabass, Larry Crockett and Kenny Elliot sharing drumming duties, Philippe Makaia providing percussion and Cyril Duflot Verez playing all piano except the two cuts that feature McComb’s keyboarding, the first and the last.
Now, back to the music. “Little Drummer Boy” is given a stark, African tribal underbelly that only adds to the uniqueness of the song. “Children Go Where I send Thee” kicks off with a rockabilly swagger before evolving into a Holiness church hand-clapper. The set closes with “Il Est Ne, Le Divin Enfant,” which is delivered in a tender and light arrangement. “It spoke to my heart,” McComb says of the 1862 French Christmas carol.
“I’ve been wanting to do a Christmas album forever,” McComb says of the project that was all recorded in a month’s time at various Paris studios in June 2017 with her as the producer and her longtime manager, Gerard Vacher, as the man who paid the bills. “I like doing stuff nobody else does. When so-called producers leave me alone, I can create unique things. I listen to the spirit and let Him [God] guide me. When I try to compromise things go wrong.” Nothing went wrong on these sessions and there was no compromise. This is Liz McComb at her best, Merry Christmas!
Bil Carpenter - The Gospel Music Encyclopedia